samedi 15 mars 2014

Alquézar- Une belle équipée en Sierra de Guara

Jacky en rêvait depuis deux ans, ça y est c'est fait !
Voilà où nous en étions restés, le 24 mars 2012 :

Collado de San Capraisio

La vue , au loin, de la "colegiata" d'Alquézar, perchée sur son rocher, qui avait fait fantasmé Jacky. Nous devions malheureusement faire demi-tour pour regagner nos foyers. Pendant deux ans, il a sollicité André pour qu'il nous emmène à Alquézar, ça y est , c'est parti...

Une belle période de beau temps est annoncée, soleil et chaleur, on nous a dit que les amandiers étaient en fleur, tous les éléments sont donc réunis pour un week-end espagnol réussi.

Une belle équipe de 10 cyclos, Solange et J-Pierre, Eliane et André, Anne et J-René, les célibataires Jacky, J-Yves, Joel et Jeff, se retrouvent après une traversée du tunnel de Bielsa sans histoire, sur les hauteurs de Guaso, près d'Ainsa, devant le gîte que nous a réservé Anne pour samedi soir.

Pour la randonnée du jour, André nous a concocté une balade de son cru, sur le plateau d'altitude de Las Bellostas: va falloir se le gagner, un beau petit col de 10km nous attends, 600m de dénivelé soit 6% de moyenne, mais...

Départ de Guaso vers 11h30, il fait bon mais on supporte un coupe-vent. Une longue portion à peu près plane nous conduit jusqu'à la petite ville de Boltaña, au pied de la difficulté du jour, le puerto del Serrablo vers Campodarbe.
C'est dur au début, trois bon kilomètres qui flirtent avec les 8%. Ceux qui peuvent profiter du paysage apprécient la beauté sauvage des lieux, les autres pédalent. Beaucoup de cyclos espagnols dans ce col, le coin à l'air fréquenté : vététistes partant faire de la descente, rouleurs plus rapides que nous.


On se regroupe au col pour un pique-nique attendu. Une heure de pause bienfaitrice, qui repose les membres fatigués et restaure les estomacs affamés.

Nous repartons vers Las Bellostas, sur un haut plateau bosselé, désert, sauvage, superbe. Des couleurs relativement uniformes, entre le vert des pins clairsemés et le brun des buis omniprésents. En toile de fond, la chaîne majestueuse des Pyrénées, bleutée, le Mont Perdu et ses accolytes, le casque du Marboré et le Ramond.



Un village perdu s'offre à nous, vieilles constructions en pierre, une jolie cheminée aragonaise, El Pueyo de Morcat. De quoi peuvent-ils bien vivre ici ?


Nous arrivons au but de notre boucle, le village de Las Bellostas, qui nous a déjà accueillis à VTT en 2009.
Un petit tour nous confirme qu'il n'y a pas grand monde, et qu'on y vit de l'élevage du mouton.


Une dernière bonne rampe bien pentue nous permet de sortir du village, et d'aborder la très longue descente qui nous conduira à Arcusa.
On admire au passage le magnifique pont antique qui enjambe le barranco de Sarsa.


André s'arrête tout à coup, frappé de stupeur et de désolation : voilà le champ d'amandiers que nous étions venus voir. Pas une fleur, que des bourgeons en train de gonfler. Quelle déception ! Bon là, ça chambre un peu, la note d'André en prend un vieux coup...


Une pause pour faire les pleins à Arcusa, qui évoque bien des souvenirs à la plupart d'entre nous, et nous repartons plein nord, pour clore notre boucle à Guaso. La route semble longue à certains, il est vrai que les jambes commencent à tirer un peu.
Ça n'empêche pas les plus motivés de grimper à l'église de Guaso, perchée bien haut sur sa butte, et dont les lacets de l'accès sont redoutables.


Ne reste plus qu'à rejoindre le gîte, d'abord une plongée vers la plaine, suivie d'une rude remontée sur une piste bétonnée et nivelée au râteau.
Nous descendrons le soir à Ainsa pour faire quelques emplettes et pour dîner. Retour vers 22h, il fait encore 17°C.

Dimanche

Un peu de voiture jusqu'à Arcusa, pour écourter un peu la randonnée, qui fera tout de même 80km. Joel, pas très à l'aise sur le vélo aujourd'hui, fera office d'accompagnateur et de voiture balai. 
Nous partons plein sud vers la Sierra de Guara, chaîne montagneuse tourmentée , parallèle aux Pyrénées. Il nous faudra franchir deux cols, Eripol et San Capraisio, par une route sympathique, dans des paysages variés, avec des panoramas intéressants. Nous reconnaissons cette section pour l'avoir parcourue il y a deux ans.
A partir de San Capraisio, nous parcourrons une longue boucle qui rejoint Alquézar par le sud. L'itinéraire n'est pas de tout repos, grande descente vers des barrancos encaissés, puis quelques bosses avant d'atteindre la plaine de Colungo. Et là, miracle ! Les amandiers sont éclatants de fleurs, du blanc au rose, magnifique. Merci André.


La plaine descend en pente douce vers la vallée du rio Vero que nous traversons à sa sortie de ses fameux canyons. Ses eaux sont d'un vert émeraude du plus bel effet, sans doute dû au fond calcaire blanc de son lit.
Un magnifique et antique pont l'enjambe à cet endroit, un arrêt s'impose pour l'admirer de plus près.



Nous sommes au plus bas de notre itinéraire, 450m, il nous reste 200m à remonter pour accéder à notre but, le village d'Alquézar. Après une longue, longue remontée roulante, et quelques rampes assassines avec une pente à deux chiffres, nous y voilà : le graal, la merveille, la vieille cité d'Alquézar, nichée dans son écrin tourné vers le soleil. Là, on oublie tout, l'esprit concentré sur le spectacle. Même Jacky ne sait plus quoi dire!
"Que du bonheur", Jacky.



Nous sacrifions à la traditionnelle photo de groupe, avant de nous installer confortablement pour un pique-nique que nous ne sommes pas près d'oublier, tant le site est inoubliable.


Mais l'heure avance et nous avons encore du chemin à faire. D'abord visiter la ville, bien sûr ! Nous nous glissons dans les petites ruelles pavées, très pentues (on pense au retour) : tout est en parfait état, excellemment restauré. Nous passons la plazza major, pas si "major" que cela, nous longeons le château-collégiale de Sta Maria, imposant au dessus de nos têtes, avant de rejoindre une superbe allée au bas du village, qui nous offre une vue différente et tout autant intéressante. L'église San Miguel est un îlot architectural magnifique, la collégiale au fond forme un ensemble très esthétique. Le commerce ne s'y est pas trompé, puisque c'est là que se regroupe l'ensemble des activités touristiques : c'est l'heure de la "comida" pour les espagnols, et une foule bigarrée est attablée sur les terrasses-balcons.



Nous ressortons de l'antique agglomération pour attaquer un chemin de retour qui s'annonce fatigant. Si nous avons monté 475m de dénivelé ce matin, nous en avons descendu 700. Il faut les remonter maintenant, sur les 40km qui nous restent.
Heureusement les côtes sont longues mais pas trop pentues. Le col de San Capraisio nous effraye un peu, avec ses 5km de montée, mais il est roulant et les pentes ne dépassent jamais 5%.
Nous profitons de la descente pour une pause au superbe belvédère qui marque l'entrée du canyon du rio Vero, côté nord. Comme d'habitude, quelques vautours tournoient dans cette gorge étroite et profonde.
Le dernier col, Eripol, est plus raide mais aussi plus court. Tout le monde en vient à bout avec soulagement.

Les plus fatigués ont senti l'écurie, et c'est d'un train soutenu qu'ils terminent les derniers kilomètres du circuit.

Bilan du week-end : Somptueux, des paysages inoubliables, des copains sympas, un gîte super, des itinéraires magnifiques. Que du bonheur. A mettre dans le même sac à souvenirs que Ordesa.

Les chiffres : températures de 15 à 22°C, distance totale 136km, dénivelé total 2400m.

JFR

Allez voir toutes les photos ICI

Le circuit (clic sur la photo pour l'agrandir)

Téléchargez les traces GPS ICI


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire